Très prisée des voyageurs aventureux, l’Inde est un pays magnifique. Mais aussi aussi un pays de contrastes : dans la rue les voitures côtoient les charrettes, dans les temples anciens on peut apercevoir des écrans plats sur lesquels défilent les chants religieux, et dans les contreforts de l’Himalaya on trouve une petite enclave Tibétaine.
Le taxi venait de partir de la gare de Pathankot. J’étais toujours en Inde, mais le paysage était progressivement de plus en plus montagneux. La voiture slalomait sur la route sinueuse, où les croisements étaient difficiles. Avec la clim qui tournait à fond, pas de risque de mourir de chaud.
J’étais sur la route de Dharamsala, ville dans laquelle le Dalai Lama et bon nombre de tibétains sont réfugiés depuis les années 50.
Depuis longtemps le Tibet, pour ses traditions ancestrales, spirituelles et son isolement géographique, est devenu un « objet de fantasme » pour les voyageurs. C’est donc plein de curiosité que je me rendais dans ce qui était aujourd’hui la capitale mondiale de la culture tibétaine.
Brume, air humide, pluie tombée récemment, vent frais et pas un bruit : dès mon arrivée, le cadre des prochains jours est posé.
La nature omniprésente
Personnellement j’adore la « nature en ville ». Les arbres, l’eau, la végétation luxuriante… Une rue bordée d’arbres est selon-moi beaucoup plus agréable. Ici, la ville étant située en pleine montagne, on a l’impression d’être au milieu d’une forêt.
Il y a d’ailleurs un détail qui nous rappelle qu’on est bien en Inde : les vaches qui se baladent librement dans les rues et ruelles. Mais le petit truc en plus à Dharamsala c’est les singes qui se baladent sur les toits.
Si vous aimez les animaux, vous ne serez pas déçus ici.
Trêves de rêveries, je pars en direction une randonnée assez populaire chez les habitants du coin. Apparemment il y a une chute d’eau assez jolie à quelques kilomètres à pieds. Et effectivement une fois arrivé à l’entrée du chemin, impossible de ne pas voir les nombreuses familles et groupes qui se baladent.
Je commence l’ascension sous la pluie intermittente. Le long du chemin qui mène tout en haut on croise beaucoup de vendeurs de nourriture, boissons et…perches à selfies. Trois éléments indispensables !
Je vois d’ailleurs un mec jeter machinalement sa perche cassée dans la rivière. Après deux semaines passées en Inde on s’habitue malheureusement à voir ce genre de choses.
Mais une fois arrivée en haut, il faut dire que la vue est plutôt cool. Je vous laisse juger par vous même 😉
L’eau de la cascade sert d’ailleurs à remplir une piscine en plein air en contrebas, dans une ambiance plutôt sympa. Tout le monde se retrouve autour du bassin (plutôt des hommes d’ailleurs). Jour de pluie oblige, il y avait peu de monde dedans. Je n’ai pas tenté l’expérience car après une petite averse, l’envie de baignade n’était pas au rendez-vous.
Au carrefour des cultures Indiennes et Tibétaines
En passant près de la piscine en plein air, je suis tombé sur un petit temple hindou. À l’intérieur trônent les statues de Shiva, Ganesh et autres divinités. Mes connaissances de l’hindouisme sont limitées, mais j’apprécie toujours l’architecture et l’ambiance des édifices religieux.
Sans être spécialement hors du commun, ce temple hindou aux côtés de temples bouddhistes témoigne de la grande diversité de religions qu’on trouve à Dharamsala, et plus généralement en Inde. C’est un pays où l’on trouve temples bouddhistes, sikhs, jaïns, hindous, mosquées et églises à quelques kilomètres les uns des autres.
L’héritage d’un peuple en exil
C’est un fait, le Tibet attire les voyageurs. On le voit d’autant plus à Dharamsala, où l’on peut dans les rues principales observer la « Disneylandisation » de la culture tibétaine. Bibelots en tocs, multiples commerces plus ou moins traditionnels, nombreux hôtels aux noms exotiques pour touristes et backpackers.
Malgré tout, entre étals de bracelets en plastiques et drapeaux de prières pour décorer, on trouve aussi un patrimoine culturel et spirituel riche.
Au programme : temple du Dalaï-Lama, autres temples, centre de la culture bouddhiste…
Dans un premier temps, petit plongeon au cœur du bouddhisme tibétain. Le temple du Dalai Lama (temple Tsuglakhang) est le premier lieu dans lequel je me suis rendu. C’est un endroit très calme, dans lequel les moines sont assez nombreux.
Le monastère Gyuto est lui beaucoup plus récent. Sa localisation au milieu des montagnes lui donne un certain aura, mais l’intérieur est simple.
C’est surtout à l’institut Norbulingka que vous apprendrez beaucoup sur le bouddhisme tibétain. Premièrement : le jardin est magnifique. Les petits chemins de pierre slaloment entre arbres et drapeaux de prières bouddhistes. L’endroit est très calme.
On entends l’eau couler devant le bâtiment du centre des études bouddhiques. Le guide local nous emmène voir les artisans tibétains qui façonnent statues traditionnelles dans le bois et peignent des fresques sur des toiles tendues.
Si vous allez à Dharamsala, visiter l’institut Norbulingka est obligatoire. Bon non pas vraiment, mais si vous y allez vous serez très contents, et moi aussi 🙂
Après avoir vu ces multiples lieux de culte, et mangé (végétarien) à l’institut Norbulingka, le guide nous emmène visiter d’autres lieux importants pour la communauté tibétaine.
Direction le siège du gouvernement en exil, mais avant première étape dans un petit musée de la médecine Tibétaine : une pièce dans le sous-sol du « département de la santé ». C’est assez intéressant de voir comment les pratiques traditionnelles sont associées à la médecine moderne.
Mais c’est surtout les archives qui furent la visite la plus intéressante. Le moine présent, avec notre guide comme interprète, nous raconte comment dans les années 60 lui et d’autres ont traversé l’Himalaya pendant plusieurs jours avec les rouleaux anciens dans le sac à dos. Sans ça, bon nombre d’entre eux auraient été détruits par les autorités chinoises. Rien que le fait d’avoir traversé seul l’Himalaya à pieds suffit pour m’impressionner.
Après il nous présente avec fierté le parlement Tibétain, dans lequel trône : une carte du Tibet, un drapeau, un grand tableau représentant le palais du Potala et un portrait du dalaï-lama.
Cette visite des institutions de la CTA (Central Tibetan Administration) permet de conclure ce séjour à Dharamsala sur une note instructive.
Aller à Dharamsala
L’aéroport le plus proche est celui de Gaggal (Dharamsala) à 13km. Parce-qu’il y a peu de compagnies qui font la liaison avec Delhi, les vols sont généralement assez chers.
La gare majeure la plus proche de Dharamsala est celle de Pathankot, située à 85km. En venant de Delhi, c’est l’occasion rêvée pour tester le train de nuit à l’indienne. Ensuite pour aller de Pathankot à Dharamsala, il est possible de prendre le taxi ou le bus directement devant la gare (prévoyez environ 2 – 3h de route).
Les bus publics de la HRTC restent les meilleurs pour aller de Delhi à Dharamsala dans des véhicules confortables. Voir leur site officiel pour plus d’infos. Le trajet dure entre 8 et 10h.
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Merci Lulu, tellement dépaysant… c’est magnifique. Ça donne envie de partir. J’avais l’impression d’y être, les photos sont superbes.